Vendredi 4 octobre à Aix-en-Provence. Virginie Merlin, cuisinière âgée de 53 ans, souffrant d’une pathologie handicapante du rachis lombaire, participe à une action pacifique du Syndicat de la Famille. Elle porte une banderole demandant à l’Education Nationale de « laisser nos enfants tranquilles » face à la promotion de la transsexualité et du wokisme. Le rassemblement « bon enfant », devant les grilles du rectorat, entend affirmer que « la sexualité concerne les adultes, mais pas les enfants.» Cette mobilisation vise à interpeller le recteur de l’Académie d’Aix-Marseille sur le contenu des manuels scolaires et sites Internet officiels d’éducation sexuelle.
Un agent du rectorat sort du bâtiment, insulte Virginie, et lui adresse des coups au visage. A la violence des mots, s’ensuit la violence physique. L’agresseur, Léo T. n’a pas aimé la banderole « Transsexualité, wokisme, laissez nos enfants tranquilles ». Il est saisi par quelques membres du Syndicat de la Famille, s’enfuit, est rattrapé par les forces de l’ordre, puis entendu par les agents. Virginie est transportée aux urgences, elle souffre d’une triple fracture du nez et d’hématomes, ayant entraîné une ITT de 7 jours.
Quelques jours plus tôt, des députés LFI, parti d’ultra gauche woke, a déposé un projet de résolution en vue de la création d’une Commission d’enquête parlementaire à l’encontre du Syndicat de la Famille en particulier.
«Les mouvements conservateurs anti-choix et agissant dans le champ de la parentalité et de la famille ont su se renouveler, avec de jeunes militant.e.s formé.e.s au plaidoyer, aux techniques de communication et à la prise de responsabilité politique … Ils veulent gagner l’opinion publique à leur projet de société. … Ils défendent la famille et l’Occident chrétien » et combattent « l’éducation à la sexualité, les droits des personnes LGBTQI+, et plus précisément les personnes trans, et l’euthanasie».
De ce court passage, il ressort que la parentalité et la famille n’ont plus leur place dans la société. Le libre choix, la liberté d’expression sont prohibés. Le plaidoyer, la communication, l’engagement politique, le projet de société, le dialogue avec l’opinion, sont exclusivement réservés à la gauche, aux militants de la pensée unique. Toute critique de la sexualisation des enfants, du lobby LGBTIQA+, de l’euthanasie, est interdite. L’Occident chrétien doit s’effacer devant le wokisme. Les opposants peuvent être agressés, verbalement et physiquement, frappés, violentés.
La gauche très élargie, le spectre politique dans son ensemble, complote contre l’Eglise, le catholicisme et la nation. Ils s’emploient aussi à détruire l’esprit familial. En attaquant la famille, on brise forcément la nation par ricochet.
Benjamin Disraeli, premier ministre britannique (1804-1881), le confirmait : « Le fondement de la famille chrétienne est le sacrement du mariage, le socle de toute la morale publique et privée. Les sociétés antichrétiennes sont opposées au principe de la famille. Lorsqu’elles auront détruit le foyer, la moralité de la société tout entière périra ».
En 1822, Piccolo Tigre, initié de la Haute-Vente, pointe l’importance de s’attaquer au cocon familial pour mieux désagréger la société, en dénigrant l’autorité du père de famille. Il affirmait : « L’essentiel est d’isoler l’homme de sa famille, de lui en faire perdre les mœurs. Il est disposé par la pente de son caractère à fuir les soins du ménage, à courir auprès de faciles plaisirs et des joies défendues … Entraînez-le, soutirez-le, donnez-lui une importance quelconque … Quand vous aurez insinué dans quelques âmes le dégoût de la famille et de la religion (l’un va presque toujours à la suite de l’autre), laissez tomber certains mots qui provoqueront le désir d’être affilié à la loge la plus voisine.»
S’attaquer à l’autorité parentale n’a pas suffi. Pervertir la gente féminine devint une obsession, en l’occurrence le rôle de la mère de famille. Dans les arrière-loges de la Haute-Vente, on raisonnait ainsi : « L’homme fait la loi, la femme fait les mœurs ». Tuer la maternité de la mère devait fatalement provoquer la dégradation des mœurs.
La Franc-Maçonnerie a ciblé la femme pour mieux combattre la cellule familiale. Sous tous les angles, sur la durée, en prenant des mesures contre-nature.
1884 : Alfred Naquet, juif franc-maçon (1834-1916), rétablit le divorce.
1956 : Pierre Simon, Grand Maître de la Grande Loge de France (1925-2008), crée le planning familial.
1967 : Lucien Neuwirth (1924-2013), «père de la pilule française », légalise la contraception.
1975 : Simone Veil (1927-2007), légalise l’avortement.
1982 : Yvette Roudy, née en 1929, permet le remboursement de l’avortement.
1993 : Véronique Neiertz, née en 1942, crée le délit d’entrave à l’IVG et supprime la pénalisation de l’auto-avortement.
1999 : Sous le gouvernement Jospin, est instauré le PACS, Pacte Civil de Solidarité, qui organise la vie commune de deux personnes majeures de sexe différent ou de même sexe.
2012 : Christiane Taubira, franc-maçonne, née en 1952, fait voter le mariage homosexuel.
2001 – 2014 – 2017 : Des lois relatives à l’extension du délit d’entrave à l’IVG sanctionnent le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher, de pratiquer ou de s’informer, sur une IVG.
On peut discuter à propos de ces lois, les contester ou les soutenir, mais la propagande intensive et permanente produit un effet de mode et une quasi contrainte. Résultat : environ 45 millions d’avortements par an dans le monde, 250 000 en France.
La propagande féministe, les campagnes publicitaires pour l’avortement financées par la Fondation Rockefeller ne sont pas étrangères à cette ascension.
A chaque fois, la Franc-Maçonnerie fut à l’origine de ces lois visant à la destruction de la famille. Dans le journal Le Monde du 26 Avril 1975, Edwige Prud’homme, Grand Maître de la Grande Loge Féminine de France 1973-1974, avoua la paternité maçonnique de ces mesures antichrétiennes : « C’est dans les loges que furent prises, il y a quinze ans, les premières initiatives qui conduisirent à la législation sur la contraception, le planning familial et l’avortement ».
La promotion de l’avortement est affichée par l’UNICEF en 1972 : « On n’obtiendra pas une diminution des taux de naissances sans recourir à l’avortement, légal ou illégal … Les avortements provoqués ont un effet beaucoup plus efficace pour diminuer le taux de natalité que l’utilisation des méthodes contraceptives».
La destruction de la famille traditionnelle s’est opérée sous le prétexte égalitaire entre les hommes et les femmes. Les mêmes rôles incombent désormais aux parents. De là un basculement du pouvoir donné à la gente féminine. Le patriarcat est mort.
En 1987, Yolande Cohen, féministe juive, née en 1950, se réjouissait de cette évolution. «De plus en plus, les femmes sont tenues de jouer des rôles d’hommes et ceux-ci des rôles de femmes. La bisexualité imaginaire est de retour, balayant sur son passage l’inégalité et la stricte complémentarité des sexes. Non seulement le système patriarcal sera mort et enterré dans la plus grande partie de l’Occident industrialisé, mais on assistera à la naissance d’un nouveau déséquilibre dans le rapport des sexes, cette fois au bénéfice exclusif des femmes.».
Désormais, l’homme est le jouet interchangeable de la femme moderne séductrice qui a abandonné ses devoirs, pour préférer l’hédonisme et la liberté tout en se déchargeant de ses contraintes. Se marier, c’est faire un coup juteux, réaliser une affaire. Avec un bon parti de préférence. De nombreuses femmes vont au plus offrant pour satisfaire leur orgueil, montrer aux autres leurs biens matériels ou pour échapper au travail. Mais comme les couples ne reposent plus sur des fondations solides, à la moindre difficulté, ils explosent.
L’affectif se fait de plus en plus rare dans les relations humaines. Les familles monoparentales sont devenues la norme. Les familles recomposées une conséquence logique du divorce de masse. L’homme subit une situation qu’il ne maîtrise pas.
Dans la plupart des cas, c’est la femme qui s’en va, fatiguée par les tâches ménagères et peu décidée à faire les sacrifices nécessaires pour la famille. Pour un homme qu’elle n’aime pas. D’autant qu’elle rêve de la belle vie exposée dans Gala. Une vie de star richissime qu’aucun homme de son milieu ne peut lui offrir.
Ce carnage en règle fut amené subtilement par les féministes, en disant aux femmes qu’elles ne sont pas des vaches à lait, qu’elles ne sont pas forcément des mères, mais qu’elles sont des séductrices, qu’elles sont l’égal de l’homme, qu’elles doivent se libérer des contraintes quotidiennes.
Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), écrivait : «Toute loi portée par les hommes n’a raison de loi que dans la mesure où elle découle de la loi naturelle. Si elle dévie en quelque point de la loi naturelle, ce n’est alors plus une loi mais une corruption de la loi». Avec cette série de mesures, la Franc-Maçonnerie a corrompu la loi.
Le «mariage pour tous» rentre à l’évidence dans le cadre antinaturel, antichrétien. Donner son accès à tout, à n’importe qui et à n’importe quoi, c’est dénaturer le mariage.
Alfred Naquet a une autre vision : «Le mariage est une institution essentiellement tyrannique et attentatoire à la liberté de l’homme, la cause de la dégénérescence de l’espèce humaine ; c’est une institution génitrice de vice, de misère et de mal : il faut lui préférer le concubinage ou l’union libre, sans intervention de l’autorité, sans consécration religieuse et légale ».
Ces propos tenus sur le mariage expriment toute l’inversion morale propre au Talmud.
Le «mariage pour tous» est un projet contre-nature visant à détruire la famille traditionnelle autant que le mariage. De surcroît, il est un marchepied pour la PMA et la GPA, adoption d’enfants par des couples d’homosexuels en plus de l’enfantement artificiel.
Le système d’allocations familiales favorise les personnes vivant seules et sans revenus. Dès lors, nous sommes passés de la famille traditionnelle à la famille monoparentale où le père comme la mère sont en position d’infériorité vis-à-vis de leur enfant qu’ils voient en alternance. Education parentale, repères familiaux, autorité paternelle, sainteté maternelle, s’en trouvent naturellement affectés.
Le but est donc d’isoler les composantes de la famille, et aussi de subtiliser les enfants du cocon familial. Désormais, c’est l’Etat qui doit éduquer les enfants et non leurs parents. On le voit avec les enseignements du genre, de la sexualité, du transgenrisme, de l’écologisme, de l’antiracisme, du féminisme, et finalement l’enseignement de l’ignorance, et avec l’interdiction de l’enseignement à la maison.
En Avril 2013, dans l’émission Ce soir ou jamais, Laurence Rossignol, sénatrice du parti socialiste, née en 1957, affirma : «Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents.» Les enfants appartiennent d’abord à eux-mêmes, et ici le sous-entendu est évident : c’est la République qui doit s’occuper des enfants.
Melissa Harris-Perry, présentatrice américaine déclara : «les enfants appartiennent à des communautés entières ».
Détacher, séparer, subtiliser, déchirer l’enfant de l’autorité parentale, est clairement voulu dans une stratégie de dislocation de la famille.
Au nom du faux principe d’égalité, la Franc-Maçonnerie affronte la famille en ciblant l’enfant, en mettant garçons et filles sur un pied d’égalité, au-delà de leurs spécificités. C’est l’oeuvre de l’idéologie du genre. Les gens au pouvoir nient l’évidence : un homme est un homme dès sa naissance, une femme est une femme dès sa naissance.
Cette idéologie habitue les garçons à se féminiser et les filles à se masculiniser. De telle sorte qu’il n’y ait plus d’identités distinctes, plus de vrais hommes ni de vraies femmes, et encore moins de vrais couples. Et donc plus de familles traditionnelles en ordre où chacun est à sa place. L’ordre naturel est la cible de ce projet dont les promoteurs se font passer pour progressistes.
Nous en sommes arrivés à un tel niveau de dégénérescence parce qu’une distinction – élévation par le vice s’est opérée depuis la tête de la pyramide pour descendre dans les hautes sphères gouvernementales et finalement contaminer les populations.
Au bout de cette allégeance à la concupiscence, une récompense matérielle. Le vice a gagné les cœurs et perverti les mœurs, alors que la charité véritable est quasiment réduite à néant. Les modèles et références anoblis par la télévision reflètent cette promotion du vice : stars du show-biz cocaïnées, sportifs dopés, journalistes et politiciens corrompus. Ces icônes correspondent aux aspirations de la population : Nabila, Madonna…
La dégradation des mœurs s’est produite après Mai 68, sous le signe de l’idéologie libertaire symbolisée par le « Jouir sans entraves ».
D’où l’inversion des valeurs, le bouleversement de l’état d’esprit des ménages, l’hédonisme sans barrière morale, la libération sexuelle, l’industrie de la pornographie. L’autre est considéré comme un simple objet sexuel dénué d’affect et de morale.
La pornographie rend le consommateur esclave de ses vices et désirs. Alexandre Soljenitsyne déplore : «On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie qu’avec des miradors.»
Alvin Goldstein, directeur de l’hebdomadaire pornographique américain Screw magazine, déclare : «La seule raison pour laquelle les Juifs sont dans la pornographie est que nous pensons que le Christ est à vomir. Le catholicisme est à vomir. La pornographie est ainsi devenue une façon de polluer la culture chrétienne et comme elle pénètre au cœur même du courant dominant et qu’elle est sans doute consommée par ces mêmes WASP, son caractère subversif s’en trouve renforcé ». WASP = Blanc-Anglo-Saxon-Protestant.
L’idéologie dominante exalte toujours, quel que soit le support, cette triple concupiscence des yeux, de la chair et de l’orgueil. Le citoyen se trouve de facto dans l’entonnoir de l’argent, du sexe, de l’ego et de la gloire éphémère. Dans ce registre, l’outil de diffusion oligarchique le plus puisant est la télévision.
Disraeli a fait preuve de prescience : «Lorsqu’elles (les sociétés antichrétiennes) auront détruit le foyer, la moralité de la société tout entière périra.»
Jean Saunier