Chrétiens en Ubaye

clés de lecture de l'Apocalypse selon les pères de l'église

Le Dim 15 nov 2020 à 05:09

Dans 2020

CLES DE LECTURES DE L’APOCALYPSE SELON LES PERES DE L’EGLISE

Principe d’interprétation : « Là où l’Ecriture Sainte est détachée de la voix vivante de l’Eglise elle devient la proie des disputes des experts. La science seule ne peut pas fournir une interprétation définitive qui nous lie ; elle n’est pas en mesure de nous donner dans l’interprétation de l’Ecriture la certitude avec laquelle nous puissions vivre et pour laquelle nous puissions mourir. Le pouvoir d’enseignement dans l’Eglise comporte un engagement au service de l’obéissance de la foi. » Benoît XVI

Préambule : Les divers niveaux de compréhension de l’Ecriture sont :

Le sens littéral : la lettre elle-même, le corps de l’écrit, domaine propre de la science exégétique, de la théologie, de l’histoire etc.

Le sens mystique, spirituel ou symbolique subdivisé en trois :

 1° sens typique, allégorique ou messianique, domaine propre de la FOI (intelligence) : « Commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait »Luc24, 27

2° Sens moral ou tropologique, domaine propre de la CHARITE (volonté)

3° Sens anagogique, domaine propre de l’ESPERANCE : le CIEL

Prologue

L’Apocalypse est une Révélation faite à St Jean par le Christ lui-même de tout ce qui doit arriver dans l’Eglise et le monde jusqu’au retour du Seigneur. L’Apocalypse de Jésus-Christ reçue du Père annonce des persécutions qui viendront sans délai,  participation nécessaire pour les disciples à la Croix du Christ pour qu’ils soient éprouvés comme l’or dans la fournaise. Le genre de cette révélation est la plupart du temps symbolique et suppose une interprétation authentique, comme déjà dans l’Ancien Testament cf. livre de Daniel chap. 2 et suite.  Nous donnerons ici une synthèse de l’interprétation des Pères de l’Eglise considérée par l’Eglise comme authentique dans sa globalité. 

I - Lettre aux 7 églises d’Asie : La réforme des églises (chap.1, 4 à 3,2)

Le leitmotiv de ce chapitre est : « Au vainqueur je donnerai »

A Ephèse : Il ne suffit pas de résister à l’hérésie. C’est la charité qui est l’essentiel. Détester le laxisme des Nicolaïtes – compromission avec le paganisme -  oui, mais sans jamais manquer à la charité : haine du péché mais toujours  amour du pécheur. Au vainqueur je donnerai à manger de l’arbre de Vie à condition qu’il retrouve son amour d’antan.

A Smyrne : Au vainqueur je donnerai la couronne de Vie et la victoire sur la seconde mort, avec des persécutions.

A Pergame où il y a des Nicolaïtes, au vainqueur je donnerai la manne cachée de la sainte Eucharistie et le caillou blanc avec un nom nouveau écrit dessus ; qui notre nom de ressuscité au Ciel, nouveau et unique.

A Thyatire : j’ai contre toi que tu tolères Jézabel l’idolâtre qui scrute les « secrets de Satan ». Au vainqueur je donnerai l’Etoile du Matin, le Christ ressuscitant à la pointe de l’aurore, et la victoire sur les nations.

A Sardes : réveille-toi et ranime ce qui reste en toi de vie. Au vainqueur je donnerai le vêtement blanc et son nom inscrit sur le Livre de Vie.

A Philadelphie : je ferai du vainqueur une colonne dans le temple de mon Dieu et un citoyen de la Jérusalem céleste. Je forcerai ceux de la « Synagogue de Satan » qui usurpent la qualité de juifs.

A Laodicée : parce que tu es tiède, je te vomirai de ma bouche. Repens-toi car voici que je me tiens à la porte et je frappe. Au vainqueur je donnerai de s’asseoir auprès de moi sur mon Trône, comme j’ai pris place moi-même sur le Trône de mon Père après ma Victoire.

II – Les visions prophétiques (chap.IV à XX)

1° La liturgie céleste (chap.4) : une porte est ouverte sur le Ciel par la Passion du Christ. Description symbolique de Dieu siégeant sur son Trône entouré de ses assistants qui louent sa majesté dans une véritable liturgie céleste : « Tu es digne ô Notre Seigneur et notre Dieu de recevoir la Gloire, l’Honneur, et la Puissance »

Comme dans la Préface de la prière eucharistique pour une perpétuelle louange. Le Trône c’est aussi l’Eglise où siège le Christ ; les éclairs sont les miracles et les signes dans l’Eglise ; les voix et les tonnerres sont les appels et les avertissements des envoyés de Dieu, les 7 lampes sont les 7 dons de l’Esprit : la Crainte d’offenser Dieu, le Conseil pour bien agir selon Dieu, la Force pour témoigner courageusement de Dieu, la Science de la création de Dieu, la Piété à l’égard d’un Dieu Père, l’Intelligence du mystère de Dieu, et la Sagesse contemplative  ; les 4 animaux sont les évangélistes.

2°Le Livre aux 7 sceaux (chap.V) : un livre écrit par Dieu au sens spirituel au-dedans et littéral au dehors. Le sens spirituel c’est le Christ en personne. L’Agneau égorgé brise les sceaux c.à.d qu’il ouvre à l’intelligence des Ecritures, par sa Passion-Résurrection qui donne sens à toute l’Ecriture (cf. Emmaüs). Le Christ est à la fois Lion de Juda, qui arrache puissamment ses proies au Démon, et doux Agneau immolé qui convainc par la tendresse infinie de l’Amour de son Cœur. La coupe d’or c’est le cœur aimant des saints.

L’Agneau brise les 7 sceaux : Les 3 chevaux (chap.6) : Le cheval blanc chevauché par le Christ vainqueur du péché et de la mort. Les tout premiers prédicateurs de l’Evangile. Le cheval roux ou rouge feu des persécutions sanglantes ; le cheval noir des hérésies, plus subtiles que les persécutions violentes ; La balance de l’hérétique qui prétend juger de tout. Le cheval verdâtre ou blême de l’hypocrisie et de la trahison des mauvais chrétiens. Celui qui chevauche ces 3 dernières montures c’est le Diable et ses agents. Tandis que les martyrs impatients crient vengeance au Ciel. Mais Dieu use de patience, ne voulant que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir (cf. 2Pierre 3,9) Persécution de l’Antéchrist. Il sera issu de la tribu de Dan. Le soleil noir c’est le Christ occulté, comme retiré de la terre. La Lune-Eglise ensanglantée, les étoiles sont ces guides qui pourtant tombent aussi ! L’apostasie générale déclanche la colère de l’Agneau ! Mais les vrais serviteurs de Dieu seront préservés. Nul ne peut d’ailleurs dénombrer les élus issus de toutes les nations. Quatre anges déchus s’opposent au vent de l’Evangélisation, mais l’Ange-Christ monte de l’Orient avec la puissance de sa Résurrection. Les élus quant à eux ont lavé leur robe dans le Sang eucharistique de l’Agneau. Dieu essuiera toute larme de leurs yeux !

3° Le 7ème sceau, les 6 anges et les 6 trompettes (chap.8, 9,10) : Silence après le règne de l’Antéchrist. Puis 7 anges sonnent les 7 trompettes signifiant la prédication septiforme, le combat et la victoire. L’Ange-Christ offre au Père l’encens de sa Passion par son Eucharistie dans l’Eglise.

Trompette n°1 : Première prédication apostolique aux juifs avec une grêle de persécutions et un embrasement dans le feu de la charité.

Trompette n°2 : Deuxième prédication vers les païens. Déchaînement du Démon. Conversions partielles des élites.

Trompette n°3 : La Paix de l’Eglise sous l’empereur Constantin et l’annonce paisibles des Pères de l’Eglise ; mais un grand astre tombe du ciel avec les premières grandes hérésies, principalement l’arianisme qui nie insidieusement la divinité du Christ ; l’hérésie est comme l’absinthe qui rend amère et empoisonne tout ce qu’elle touche.

Trompette n°4 : Après le temps des Pères c’est celui des Docteurs de l’Eglise stigmatisant les pasteurs négligents.

Trompette n°5 : Lutte contre les hérésies qui précèdent la venue de l’Antéchrist. L’étoile-Démon tombe du ciel  dans le puits de l’Abîme des ténèbres, opaques à la grâce de Dieu. Obscurcissement de la doctrine du Soleil-Christ par les fumées de Satan. (« Les fumées de Satan sont entrées dans l’Eglise ! » Paul VI ) Les nuées de sauterelles de l’hérésie dévorent tout sur son passage, avec aussi les scorpions venimeux de l’erreur. Pollution même des sources de la Sainte Ecriture ; une seule unité dans ce déferlement tumultueux et chaotique : la haine de l’Eglise du Christ !

Trompette n°6 : Les prédicateurs contre l’Antéchrist. Une nouvelle vague de terribles persécutions avec des cavaliers à la solde des œuvres ténébreuses, semant feu, souffre et luxure. Les démons présentés comme des humains tant ils font corps avec eux. La bouche est flatteuse et séductrice tandis que la queue foudroie comme celle d’un scorpion ! Les têtes des serpents symbolisent les puissances séculières au service de l’œuvre noire. Mystérieux endurcissement dans le mal. Le mystère d’iniquité, dont parle saint Paul ( 2 Thess.2, 7)

 Les 7 tonnerres c’est toute la prédication au travers des siècles. Enfin l’Ange-Christ descend du ciel avec sa chair immaculée et le soleil de sa divinité. L’arc-en-ciel de la Paix entre Dieu et les hommes comme fruit de l’Incarnation rédemptrice. Ses pieds sont les prédicateurs de l’Evangile. L’Ange-Christ tient le petit livre ouvert de l’Evangile. Le prendre de la main de l’Ange c’est l’interpréter authentiquement dans son Eglise ; et le manger, comme Jean, c’est s’en nourrir spirituellement dans la grâce du Christ. Savoureux à l’âme, il est amer aux entrailles car il combat la sensualité désordonnée.  Jean dévore le livre et c’est une pure joie, mais Dieu l’avertit que son travail n’est pas fini, il lui faudra bientôt rédiger son Evangile !

4° Les 2 témoins et la 7ème trompette (chap.11) : Le roseau qui mesure c’est la faculté d’enseigner avec discernement. Les 2 vaillants prophètes (Hénoch & Elie ?) contre l’Antéchrist ; Ils seront ensuite tués par la Bête de l’Abîme puis ressuscités par Dieu. Ils montent au Ciel. Devant ce prodige, certains se convertissent tandis que d’autres s’endurcissent – toujours mystère d’iniquité – cf. Romains 25, 11

Trompette n°7 : Les prédicateurs des derniers temps « En un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale, car elle sonnera, la trompette, les morts ressusciteront incorruptibles ». I Cor.15, 52 Le temps de la patience de Dieu s’achève, puis c’est le jugement et la Gloire proclamée du Seigneur. Le temple de Dieu s’ouvre et laisse apparaître son Arche d’Alliance-Christ et tout le tonnerre des éclairs et des voix de son Eglise persécutée mais toujours triomphante.

5° Le combat du Dragon contre la Femme (chap.XII)

La femme-Eglise-Marie enveloppée de la Lumière-Christ avec la lune des vicissitudes sous les pieds ( cf. ND de la Guadalupe pour le Nouveau monde)  Les 12 étoiles-apôtres et les 12 fruits de l’Esprit-Saint: « Charité, Joie, paix, patience, bienveillance, bonté, longanimité, mansuétude, foi, modestie, continence, chasteté »  (Galates 5,22) Contre le Dragon diabolique, puissant et cruel aux 7 têtes-péchés capitaux : colère dévastatrice, avarice insatiable, luxure mortelle, orgueil dévorant, gourmandise égoïste, envie ténébreuse, acédie paresse de corps et de cœur pour la prière tout particulièrement. Le Dragon a 10 cornes anti-Décalogue, elles sont couronnées des diadèmes de ses victoires sur l’homme. Sa queue balaie le 1/3 des étoiles : combat contre les hommes spirituels dans l’Eglise. Le garçon mâle c’est le Christ protégé par la fuite de la Femme-Marie au désert.  Combat dans le ciel des anges rebelles et chute de l’antique Serpent-Diable-Satan, l’Adversaire de Dieu qui toujours « s’interpose entre dieu et l’homme » selon St Paul. Malheur aux hommes charnels que le Démon s’assujettit. Il poursuit la Femme-Eglise, et curieusement pas le Christ lui-même ! Selon saint Louis-Marie de Montfort le diable ne supporte pas d’être humilié par une créature inférieure à lui en tant qu’ange. D’où sa haine de Marie et des humbles chrtéien(ne)s. La Femme-Eglise vole au désert ( silence, recueillement et prière )  inaccessible sur les deux ailes de la Sagesse et de la Patience. Le Diable vomit un fleuve d’eau insipide, parodie du fleuve d’eau vive qui jaillit du Trône de l’Agneau. Le Démon ne cesse de guerroyer cherchant sa proie comme un lion affamé. (I Pierre 5, 8) 

6° Le Dragon transmet son pouvoir à la Bête (chap.XIII)

Le Dragon-Satan transmet son pouvoir à la Bête-Antéchrist, sorte d’incarnation du mal, parodie blasphématoire de l’Incarnation du Verbe de Dieu en Jésus. La force de l’Antéchrist possède elle-même un bras de levier que sont les impies, surtout les princes-élites qui exercent un pouvoir sur les autres hommes. La Bête s’efforce d’installer sur terre une parodie d’église. Ivresse et spirale blasphématoire, folie de l’orgueil satanique qui prétend devenir maître de l’univers - cf. 3ème tentation de Jésus au désert Luc 4 -  Il veut se faire adorer comme un dieu ! Et pourtant depuis Abel jusqu’à nos jours les justes refusent et préfèrent mourir que d’adorer la Bête 666. C’est pourquoi ils triomphent dans le Ciel.

7° Les compagnons de l’Agneau (chap.XIV)

L’Agneau-Christ en Passion se tient debout ressuscité sur Sion-Eglise. Les joueurs de cithare-Croix chantent un cantique nouveau au Ciel. Un ange de l’Evangile éternel apparaît, puis un 2ème  ange  annonce la chute de Babylone, cité du péché, un 3ème le vin pur de la colère justifiée de Dieu. Cela reste malheureusement possible de se damner du côté de la liberté humaine qui a cette possibilité de s’endurcir, tandis que le dessein de Dieu est toujours de sauver tous les hommes

( I Timothée 2, 4) Mais  pour être sauvé il faut mourir au péché afin de vivre pour le Christ. L’heure du jugement sonne avec le Christ assis pour juger – cf. le credo :

 « Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts » Les saints aussi siègent avec lui.

8° Les 7 fléaux (chap.XV et XVI)

Ceux qui ont triomphé de la Bête chantent le cantique de Moïse (Ancien Testament) et celui de l’Agneau (Nouveau T.) ; cantique du Dieu juste et miséricordieux à la fois. Les 7 anges-apôtres en robe blanche-pureté et ceinture d’or-charité ; Les 4 vivants-évangélistes et la coupe d’or-charité remplie de la colère de Dieu-justice.

Première voix : de la terre-Israël annonce la ruine de Jérusalem et la dispersion du peuple.

Deuxième voix : de la mer-paganisme, c’est le temps  des martyrs et de la ruine du paganisme sous l’empire romain constantinien.

Troisième voix : Temps des Pères de l’Eglise contre les fleuves de l’hérésie.

Quatrième voix : Le soleil noir de l’Antéchrist

Cinquième voix : La Bête et le Trône de ses disciples. L’endurcissement volontaire : le péché contre l’Esprit-Saint dont parle Jésus (Marc 3, 29)

Sixième voix : les hommes charnels-Euphrate et les Rois de l’Orient-justes. L’Orient-Ressuscité. L’action conjointe du Dragon-Bête-Faux prophètes lient les hommes par l’occultisme, les superstitions et les faux systèmes philosophiques. Les grenouilles coassant d’invariables slogans. Harmageddon-Mont ténébreux de l’Antéchrist et des siens.

Septième voix : Les puissances démoniaques de l’air (Ephésiens 2, 2). Dieu siffle la fin de la « récré » des démons qui ont, par permission divine, achevé leur funeste « mission » sur terre : éprouver les justes comme on éprouve l’or dans la fournaise (1 Pierre 1, 7) Derniers sursauts de la Bête. La grande cité du monde se répartit ainsi au Jugement : Les Justes, les pécheurs pénitents, et les obstinés. Les îles-justes, les montagnes-saints et enfin la pluie de grêlons qui terrasse les blasphémateurs.

9° La grande Prostituée (chap.XVII)

La prostituée infidèle à l’Epoux divin enivre les hommes qui perdent toute notion du péché et du risque de mort éternelle. La femme écarlate, toute chamarrée de vertus feintes, chevauche le Démon rouge sang. Elle s’enivre mystérieusement du sang des martyrs. Elle fonde la cité charnelle contre la Cité spirituelle – civilisation de la mort contre la civilisation de l’Amour annoncée par saint Jean-Paul II – Soudain la Bête disparaît comme la cire qui fond à la face du soleil.

Les 7 époques du monde : Noé, Abraham, Moïse, Captivité à Babylone, le Christ Sauveur, l’Antéchrist puis le Triomphe de l’Agneau qui toujours avec les siens vaincra à la fin. Une victoire par la douceur, la patience et la docilité. Tandis que l’empire de la Bête est divisé en lui-même. La haine est l’atmosphère de l’Enfer comme la Charité est celle du Ciel. Tout cet enseignement est absolument corroboré par Vatican II : voir Lumen Gentium chap. 35, 48 ; Gaudium & Spes  chap. 13, 17, 48 ; Dignitatis humanae chap. 11

10° La chute de Babylone (chap.XVIII, XIX)

La grande courtisane contre l’Ange-Christ. Le vin de l’impureté, l’orgueil de la vie et la vénalité des marchands gouvernent le monde. En un instant le jugement a lieu et l’amour charnel du monde est réduit à néant pour la plus grande joie des saints. L’Ange-Jésus jette la meule dans la mer. Véritable drame pour qui a mis toute son énergie vitale dans la poursuite des biens terrestres ! Par contre joie dans le ciel et sur la terre pour les spirituels. Puissance de la louange. Le Seigneur prend possession de son Règne. Le jour des noces de l’Agneau. Heureux les invités au festin des Noces de l’Agneau, la communion eucharistique éternelle. Le Verbe triomphant sur le cheval blanc de son humanité sainte couvert du manteau rouge de sa passion. Avec le sceptre de fer de la justice et la miséricorde toujours conjointes. Le Seigneur a épuisé sur lui-même les rigueurs de la justice divine. Un ange-prédicateur debout sur le Soleil-Christ s’adresse aux oiseaux-disciples pour qu’ils convertissent le monde, avalant la chair des rois de la terre.

11° Le règne de 1000 ans (chap.XX)

Satan est lié pour 1000 ans (chiffre symbolique : attention à l’erreur du millénarisme !) dans l’Eglise jusqu’au règne de l’Antéchrist. Il n’a en effet aucune prise sur les chrétiens fidèles. Puis Satan est délié un temps pour un ultime déchaînement des forces du mal permis par Dieu pour la conversion des tièdes ainsi que pour une sainteté plus parfaite encore des justes. En attendant la résurrection des corps, les âmes des justes règnent déjà avec le Seigneur dans le Paradis. L’assaut final de Gog-sensualité-luxure et de Magog-Démon est dévoilé au grand jour. Le jugement des nations suit. Ouverture des deux livres : la conscience face à  notre vie concrète. Au final ce sera la Résurrection universelle des corps. La seconde mort dans l’étang de feu serait alors la possibilité d’une damnation éternelle pour l’obstiné.

12° La Jérusalem future (chap.XXI)

Refonte totale de la création jadis souillée par le péché. La Jérusalem nouvelle c’est la cité du Dieu de charité et de justice. Elle descend du Ciel. Toute sa beauté vient de Dieu qui fera disparaître à jamais toute cause de tristesse, de mal ou de souffrance. Il fera toutes choses nouvelles ! Restauration universelle dans la Sang rédempteur, la source gratuite. Vincenti dabo ! Au vainqueur je donnerai d’être mon fils ! L’Epouse-Eglise sera belle, dressée sur la haute montagne de son Christ ; la Jérusalem nouvelle à l’Orient de l’Ancien Testament, à l’Occident du nouveau, au midi des juifs et au nord des gentils non juifs. Son rempart c’est le Christ avec ses douze assises patriarcales (Ancien T.) et apostoliques (Nouveau T.)

La mesure de la Cité sainte c’est le roseau d’or de l’enseignement des apôtres. Elle est carrée et fondée sur les quatre vertus cardinales (Force, Tempérance, Justice et Prudence) et composée des pierres précieuses de la foi, de l’espérance et surtout de la charité, et aussi de la pureté, patience, miséricorde, contemplation, et de l’humilité qui scelle tout l’ensemble. Il n’y a pas de temple en elle car Dieu y est tout en tous. Le temple c’est le Corps du Christ. Pas de soleil non plus car l’Agneau lui-même sera l’unique flambeau, lumière du monde nouveau.

13° Le fleuve d’eau vive (chap.XXII)

Ce fleuve c’est la grâce divine, Dieu lui-même sortant de sa propre majesté dans le désir impétueux qu’il a de se donner à ceux qu’il aime. Le Saint-Esprit qui jaillit du Trône-Père et de l’Agneau-Fils pour une Pentecôte éternelle. L’Eglise est au milieu de la place, à la disposition de tous, comme une fontaine publique (l’expression sera reprise par saint Jean XXIII ) Les deux rives : Eglise militante et triomphante. Les élus cueillent les fruits-sacrements ici-bas puis la gloire éternelle au Ciel. Les païens cueillent les feuilles-Parole-évangélisation. La vision béatifique sera une vision face à face en toute clarté. Jean garantit l’authenticité de son récit. Il ne faut pas sceller les prophéties. La clarté est pour tous. Pas d’enseignement ésotérique !

Tous les hommes doivent être avertis de ce qui les attend, en bien comme aussi éventuellement en mal, en toute connaissance de cause. Les uns laveront leurs robes dans le Sang de l’Agneau, tandis que d’autres refuseront de faire pénitence. Mystère de la liberté. Ultime témoignage de Jésus lui-même et aussi derniers avertissements aux éventuels « trafiquants » des paroles prophétiques de ce livre. Ne rien ajouter, ne rien retrancher de la Prophétie. Le retour du Seigneur est proche. Et l’Epouse-Eglise de supplier enfin :

« Oh oui, viens Seigneur Jésus ! MARANATHA »

 

François Marot