Chrétiens en Ubaye

le linceul de Turin daterait bien de l'époque du Christ

Le Jeu 05 mai 2022 à 06:50

Dans 2022

Cette pièce de lin, vénérée par les uns, contestée par les autres, vient de connaître un nouveau rebondissement. Pierre de Riedmatten, président honoraire de l’Association « Montre Nous Ton Visage » et auteur de livre Le Saint Suaire, nous explique pourquoi le test au carbone 14 qui datait le tissu au Moyen-Age est devenu caduque.

Iris Bridier. Une nouvelle technologie vient récemment de dater le Linceul de Turin de l’époque du Christ, en quoi consiste-t-elle ?

Pierre de Riedmatten.  En 2013, le Prof.Giulio Fanti ( de Padoue) avait déjà montré, par une analyse en Spectroscopie Infrarouge et en Spectroscopie Raman, que le tissu du Linceul avait pu être fabriqué au tournant de l’ère chrétienne. En examinant une douzaine de tissus de lin, datés de 3.500 ans av. JC jusqu’à l’époque actuelle, il avait  en effet observé une diminution de l’amplitude du pic d’absorption spectroscopique de la cellulose, ce qui permet de caractériser le vieillissement cristallographique de cette molécule. Après avoir établi la loi correspondant à ce vieillissement, il a testé un petit échantillon de lin provenant du Linceul de Turin, et il a pu ainsi le dater de l’époque du Christ, à+/- 250 ans près.

Une nouvelle étude, conduite par l’Institut de Cristallographie de Bari (Italie), a été publiée le 11 avril  dans la revue Héritage. La nouvelle technologie utilise les Rayons X, en suivant la même démarche : déterminer une loi de dégradation structurelle de la cellulose sur une douzaine de tissus de lin, anciens et récents. Le test d’un très petit échantillon (0,5 mm x 1 mm), indiqué comme provenant du Linceul de Turin, a permis ainsi de le dater de 2.000 ans : le résultat est en effet très proche de celui d’un fil provenant de tissus trouvés récemment à Massada, forteresse juive prise par les Romains en l’an 73.

I.B. Quelles ont été les conclusions de ces nouvelles expériences ?

P.d.R. Selon cette nouvelle approche, le tissu daterait bien de l’époque du Christ. D’autres éléments donnent aussi des informations objectives sur la très grande ancienneté de ce tissu : une couture longitudinale très particulière n’existe sur aucun tissu ancien d’origine européenne, mais on la trouve justement sur les tissus découverts dans la forteresse de Massada citée plus haut ; les traces de pièces de monnaie, visibles sur les yeux de l’Homme du Linceul, correspondent à celles fabriquées  entre 29 et 32 à Jérusalem (or le Christ a été crucifié dans les années 30 à Jérusalem) ; enfin, preuve que le Linceul était au Moyen Orient bien avant la date donnée par le C14, il y a, dans le tissu, des trous d’une forme très particulière qui ont été reproduits à Constantinople dans un manuscrit daté au plus tard de 1195 (manuscrit « Pray » conservé actuellement à Budapest).

I.B. Qui est l’homme du Linceul ?

P.d.R. Selon les traces d’écritures découvertes récemment autour du Visage de l’Homme du linceul, il s’agit d’un certain Jésus, nazaréen, condamné à mort. L’empreinte laissée sur le tissu montre que ce condamné a subi, et dans le même ordre, tous les supplices de la Passion du Christ, avec beaucoup plus de détails, notamment pour la couronne d’épines, la flagellation, le portement de croix, la plaie du côté…

Au total, bien que ce linge ne soit pas un article de la foi chrétienne, car il montre un homme  et non pas le Ressuscité, il ne peut que conforter notre foi personnelle et nous inciter à méditer sur les plaies du Christ.

I.B. Ces nouveaux résultats vont-ils faire cesser toute controverse ?

P.d.R. Il y aura toujours des controverses. Mais les « données brutes » des  au C 14 de 1988 ont été fournis récemment par le British Museum. Leur analyse statistique (publiée en 2019) montre que les écarts de datation entre les trois laboratoires atteignent 255 ans, ce qui est totalement incompatible avec l’homogénéité des mesures, alors que, sur le plan textile, les trois échantillons sont parfaitement homogènes. Par ailleurs, personne n‘a jamais pu reproduire cette image qui est absolument unique (tridimensionnelle, en négatif alors que les taches de sang sont en positif…). Elle est toujours « provocation à l’intelligence », comme l’a dit le pape Jean-Paul II en 1998.

I.B. L’Eglise a-t-elle reconnu cette relique ?

P.d.R. Tous les papes sans exception ont toujours vénéré le Saint Suaire. Aujourd’hui même, le pape François a célébré une  devant le Linceul, à Turin, en commémoration de la bulle du pape Jules II qui instaura la fête du Saint Suaire le 4 mai 1506. (NDLR : le lendemain du 3 mai, fête de la Sainte Croix).

 

Iris Bridier 

 

source Boulevard Voltaire

 

https://www.bvoltaire.fr/le-linceul-de-turin-daterait-bien-de-lepoque-du-christ/