Chrétiens en Ubaye

le diocèse de Toulon dans le collimateur des progressistes

Le Dim 05 juin 2022 à 11:55

Dans 2022

Pretre pedophile

 

Il y a des jours, comme ça, où on ne comprend pas très bien ce qui se passe. Quiconque fréquente, fût-ce par curiosité, les églises de France a vu de ses yeux le désespoir de ce qui fut jadis la fille aînée de l'Église. Chapelles, abbayes, cathédrales et basiliques sont vides et décrépies. Des chants "neuneus," que personne ne connaît, sont entonnés à pleine voix par des "boomeuses" en habits de randonnée. Derrière des autels moches, des prêtres tristes, qui semblent ne plus y croire, laissent les laïcs prendre le pouvoir et les appeler par leur prénom. Des enfants de chœur des deux sexes, en baskets, distribuent la communion d'une manière qui ne peut se comparer à rien sans commettre de blasphème. Dans l'assistance, il n'y a personne, ou presque. Le peuple de Dieu a le crâne dégarni, la vue basse et la certitude qu'un monde juste et fraternel est possible avec un peu d'aveuglement niais. Les sentiments sont stérilisés et les statues mises au placard.  Dieu est là, c'est tout ce qui compte, mais on ne peut pas dire que ça émeuve grand monde.

 

La France catholique est en sandales et chaussettes, col romain et pin's, dans des salles paroissiales recouvertes de moquette beige, administrées par de vieilles filles acariâtres. La maigre famille des prêtres diocésains s'endort, le nez dans la soupe tiède de l'esprit du monde, avec la télé comme catéchisme, les soupçons de  comme musique de fond et la retraite à 75 ans pour toute espérance.

 

Toute ? Non ! Quelque part en Provence, un diocèse résiste encore et toujours à la laideur et à l'uniformité. À Toulon, depuis 22 ans que Monseigneur Dominique Rey est aux commandes, on accueille, au contraire, tout le monde dans la Maison du Père. Charismatiques, missionnaires, évangélistes, Ivoiriens, Brésiliens, Argentins, communautés neuves ou ordres séculaires sont les bienvenus ! Le diocèse de Toulon est l'un des plus dynamiques de France. Plusieurs prêtres y sont ordonnés chaque année. Il y a même des traditionalistes !

 

Ce sont eux, les fameux tradis, par qui le scandale est arrivé. Vous en avez probablement déjà entendu parler dans Le Canard enchaînéGoliasMediapart ou autre organe de presse. Ce sont des catholiques fermés, ringards et passéistes. Ils portent des chaussures-bateau et leurs femmes un serre-tête pour ne pas devenir trop intelligentes. Comme ils n'ont pas la télévision et qu'ils ignorent la contraception, ils passent leur temps à se reproduire, au mépris de l'empreinte carbone. Ils vont à la  dite en latin et leurs abbés portent la soutane. 

 

Figurez-vous que Monseigneur Rey, à la différence de beaucoup d'évêques français, ne les juge pas. Il leur a accordé l'asile politique dans un diocèse qui ne condamne pas a priori. À Toulouse, au contraire, Monseigneur de Kerimel a écrit à ses séminaristes, le 2 juin, pour leur interdire le port de la soutane - trop théâtral, croit-on comprendre. Trop tradi, aussi, probablement. À Toulon, pas de ça : on voit de tout. Des robes de bure (y compris violettes), des soutanes (y compris vertes), des messes en français et en latin, de l'orgue et de la guitare, des chants modernes, des cantiques, du grégorien, du polyphonique, bref, le peuple de Dieu, troupeau multiple, foisonnant, divers et pourtant inséparable.

 

Cette tolérance n'a pas plu au cardinal et archevêque métropolitain de Marseille, Monseigneur Jean-Marc Aveline, qui a autorité sur le diocèse de Fréjus-Toulon. Il a purement et simplement annulé les ordinations prévues fin juin 2022. Un communiqué sibyllin évoque des questions « liées à la restructuration du séminaire et à la  d'accueil du diocèse. » Une source du Vatican évoque à l'AFP des « signalements » au sujet de « méthodes » employées au séminaire, ainsi que des «abus ». On n'en saura pas plus. Le champ lexical est le même que celui des sordides affaires d'abus sexuels commis par des prêtres sur des enfants au sein de l'Église de France. Au Saint-Siège, on sait parler aux journalistes.

 

Quatre prêtres et six diacres, qui allaient offrir leur vie au Christ, devront attendre. Leurs ordinations sont ajournées sine die. Quand c'est pour annoncer les mauvaises nouvelles, un peu de latin n'est pas interdit. Monseigneur Aveline, lui, sera créé cardinal au mois d'août par « pape François ». Ce dernier ne doit pas être confondu avec Pap Ndiaye. Le premier, entouré d'une coterie d'idéologues, déteste tout ce qui a un rapport avec l'Occident ou la transmission. Le second est le nouveau ministre de l'Éducation nationale.

 

Par Arnaud Florac pour Boulevard Voltaire