Chrétiens en Ubaye

tribune libre

Dans 2020

lettre du cardinal Carlo Maria Vigano

Le Lun 11 mai 2020

En ce temps de très grave crise, nous, pasteurs de l’Église catholique, en vertu de notre mandat, considérons comme notre devoir sacré de lancer un appel à nos confrères dans l’épiscopat, au clergé, aux religieux, au peuple de Dieu et à tous les hommes de bonne volonté. Cet appel est également signé par des intellectuels, des médecins, des avocats, des journalistes et des professionnels, qui en partagent le contenu. Il est ouvert à la signature de ceux qui voudront en partager le contenu.

Les faits ont montré que, sous prétexte de l’épidémie de Covid-19, en bien des cas les droits inaliénables des citoyens ont été violés, en limitant d’une manière disproportionnée et injustifiée leurs libertés fondamentales, y compris l’exercice de la liberté de culte, d’expression et de mouvement. La santé publique ne doit pas et ne peut pas devenir une excuse pour bafouer les droits de millions de personnes dans le monde, et encore moins pour exonérer l’autorité civile de son devoir d’agir avec sagesse pour le bien commun; cela est d’autant plus vrai que les doutes croissent quant à l’effective contagiosité, à la dangerosité et à la résistance du virus: de nombreuses voix faisant autorité dans le monde de la science et de la médecine confirment que l’alarmisme à propos du Covid-19 amplifié par les médias ne semble absolument pas justifié.

Nous avons des raisons de croire - sur la base des données officielles relatives à l’incidence de l’épidémie, et sur celle du nombre de décès - qu’il existe des pouvoirs fort intéressés à créer la panique parmi la population dans le seul but d’imposer de façon permanente des formes de limitation inacceptables de la liberté, de contrôle des personnes, de suivi de leurs mouvements. Ces formes de limitions liberticides sont un prélude inquiétant à la création d’un gouvernement mondial hors de tout contrôle.

Nous croyons aussi que dans certaines situations les mesures de confinement prises, y compris la fermeture des activités commerciales, ont conduit à une crise qui a submergé des secteurs entiers de l’économie, ce qui favorise l’ingérence des puissances étrangères, avec des répercussions sociales et politiques graves. Ces formes d’ingénierie sociale doivent être empêchées par ceux qui ont la responsabilité du gouvernement, en adoptant des mesures pour protéger les citoyens, dont ils sont les représentants et pour les intérêts desquels ils ont l’obligation de s’engager. Il est également nécessaire d’aider la famille, cellule de base de la société, en évitant de pénaliser déraisonnablement les personnes faibles et âgées par la séparation forcée et douloureuse de leurs proches. La criminalisation des relations personnelles et sociales doit également être jugée comme une partie inacceptable du projet de ceux qui favorisent l’isolement des individus afin de mieux les manipuler et les contrôler.

Nous demandons à la communauté scientifique de veiller à ce que les soins pour le Covid-19 soient promus honnêtement pour le bien commun, en évitant scrupuleusement que des intérêts iniques influencent les choix des gouvernements et des organismes internationaux. Il n’est pas raisonnable de pénaliser des remèdes qui se sont révélés efficaces, souvent peu coûteux, uniquement parce qu’on veut donner la priorité à des traitements ou des vaccins qui ne sont pas aussi fiables mais qui garantissent aux sociétés pharmaceutiques des bénéfices bien plus importants, qui pèsent sur la santé publique. Nous rappelons également, en tant que pasteurs, que pour les catholiques, il est moralement inacceptable de recevoir des vaccins dans lesquels du matériau provenant de fœtus avortés est utilisé.

Nous demandons également aux gouvernements de veiller afin d’éviter de la manière la plus rigoureuse toute forme de contrôle des personnes, à la fois par le biais de systèmes de suivi et par toute autre forme de localisation : la lutte contre le Covid-19 - aussi grave soit-il - ne doit pas être le prétexte pour approuver des projets douteux d’entités supranationales nourrissant de très forts intérêts commerciaux et politiques. En particulier, les citoyens doivent avoir la possibilité de refuser ces limitations de la liberté personnelle, sans qu’il soit imposé aucune forme de sanction à ceux qui ne veulent pas recourir aux vaccins, ni accepter des méthodes de suivi et tout autre instrument similaire. Il faut considérer également la contradiction flagrante dans laquelle se trouvent ceux qui poursuivent des politiques de réduction drastique de la population et qui se présentent en même temps comme des bienfaiteurs de l’humanité sans aucune légitimité politique ou sociale. Enfin, la responsabilité politique de ceux qui représentent le peuple ne peut absolument pas être confiée à des techniciens qui vont jusqu’à revendiquer pour eux-mêmes des formes inquiétantes d’immunité pénale.

Nous demandons instamment aux médias de s’engager activement dans une information objective qui ne pénalise pas la dissidence en recourant à des formes de censure, comme cela se produit couramment sur les réseaux sociaux, dans la presse et à la télévision. L’information correcte exige qu’un espace soit accordé aux voix qui ne sont pas alignées sur la pensée unique, permettant aux citoyens d’évaluer consciemment la réalité, sans être indûment influencés par des interventions partisanes. Une confrontation démocratique et honnête est le meilleur antidote au risque de voir imposées des formes subtiles de dictature, vraisemblablement pires que celles que notre société a vu naître et mourir dans un passé récent.

Enfin, nous rappelons, en tant que pasteurs responsables du troupeau du Christ, que l’Église revendique fermement son autonomie dans le gouvernement, dans le culte, dans la prédication. Cette autonomie et cette liberté sont un droit inhérent que le Seigneur Jésus-Christ lui a donné pour la poursuite de ses propres fins. Pour cette raison, en tant que pasteurs, nous revendiquons fermement le droit de décider de manière indépendante de la célébration de la Messe et des Sacrements, tout comme nous exigeons une autonomie absolue dans les questions qui relèvent de notre juridiction immédiate, telles que les normes liturgiques et les méthodes d’administration de la communion et des sacrements. L’État n’a pas le droit de s’ingérer, pour quelque raison que ce soit, dans la souveraineté de l’Église. La collaboration de l’autorité ecclésiastique, qui n’a jamais été refusée, ne peut impliquer de la part de l’Autorité civile des formes d’interdiction ou de limitation du culte public ou du ministère sacerdotal. Les droits de Dieu et des fidèles sont la loi suprême de l’Église à laquelle elle ne veut ni ne peut déroger. Nous demandons que les limitations à la célébration des fonctions publiques du culte soient supprimées.

Nous invitons les personnes de bonne volonté à ne pas se soustraire à leur devoir de coopérer en vue du bien commun, chacune selon son état et ses possibilités et dans l’esprit d’une sincère charité fraternelle. Cette coopération, souhaitée par l’Église, ne peut cependant être dissociée du respect de la loi naturelle, ni de la garantie des libertés des individus. Les devoirs civils auxquels les citoyens sont tenus impliquent la reconnaissance par l’État de leurs droits.

Nous sommes tous appelés à évaluer les faits actuels conformément à l’enseignement de l’Évangile. Cela implique de choisir son camp : avec le Christ, ou contre le Christ. Ne soyons pas intimidés ou effrayés par ceux qui nous font croire que nous sommes une minorité : le Bien est beaucoup plus répandu et puissant que ce que le monde veut nous faire croire. Nous nous trouvons en train de lutter contre un ennemi invisible, qui sépare les citoyens entre eux, les enfants des parents, les petits-enfants des grands-parents, les fidèles de leurs pasteurs, les étudiants des enseignants, les clients des vendeurs. Ne permettons pas que des siècles de civilisation chrétienne soient anéantis sous le prétexte d’un virus, en laissant s’établir une tyrannie technologique haineuse dans laquelle des personnes anonymes et sans visage peuvent décider du sort du monde en nous confinant dans une réalité virtuelle. Si tel est le plan auquel les puissants de la terre entendent nous plier, sachez que Jésus-Christ, Roi et Seigneur de l’Histoire, a promis que « les portes des Enfers ne prévaudront pas » (Mt 16, 18).

Confions à Dieu tout-puissant ceux qui gouvernent les nations, afin qu’ils les éclairent et les guident dans ces moments de grande crise. Qu’ils se souviennent que, tout comme le Seigneur jugera les Pasteurs pour le troupeau qui leur a été confié, de même Il jugera ceux qui détiennent le pouvoir et qui ont le devoir de préserver et de gouverner leurs peuples.

Prions avec foi le Seigneur pour qu’Il protège l’Église et le monde. Que la très Sainte Vierge, auxiliatrice des chrétiens, écrase la tête de l’ancien serpent, confonde et déroute les plans des enfants des ténèbres.


Parmi les premiers signataires :

Mgr. Carlo Maria Viganò, archevêque, nonce apostolique ; Cdl Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi ; Cdl Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong Kong ; Cdl Janis Pujats, évêque émérite de Riga ; Mgr Luigi Negri, archevêque émérite de Ferrara-Comacchio ; Mgr Thomas Peta, archevêque métropolite d’Astana ; Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana ; Mgr Jan Pawel Lenga, archevêque émérite de Karaganda ; Mgr Rene Henry Gracida, évêque émérite de Corpus Christi; Mgr Andreas Laun, évêque auxiliaire de Salzburg ; Prof. Vittorio Sgarbi, critique d’art, essayiste ; Aldo Maria Valli, journaliste ; Magdi Cristiano Allam, écrivain ; Giulio Meotti, journaliste ; Marco Tosatti, journaliste ; Claudio Messora, directeur de Byoblu.com ; Robert Moynihan, écrivain, journaliste ; Cesare Sacchetti, journaliste ; Reynald Secher, historien ; Prof. Giorgio Nicolini, directeur de Tele Maria ; Michael J. Matt, directeur de The Remnant ; John-Henry Westen, rédacteur en chef de LifeSiteNews.com ; Vittoria Alliata di Villafranca, journaliste, écrivain ; Maria Guarini, éditeur ; Prof. Francesco Lamendola; António Carlos de Azeredo, éditeur ; Riccardo Zenobi, écrivain ; Danilo Quinto, écrivain ; Jeanne Smits, journaliste ; Olivier Figueras, journaliste ; Maître André Bonnet, avocat, fondateur de l’association Promouvoir ; Jean-Pierre Maugendre, délégué général de Renaissance Catholique ; abbé Guy Pagès ; Dr Stefano Montanari, directeur scientifique, Nanodiagnostics laboratory, Modena; Dr Antonietta Gatti, directeur de recherches, Nanodiagnostics laboratory, Modena; Prof. Alessandro Meluzzi, psychiatre ; Prof. Martino Mora, philosophe ; Prof. Massimo Viglione, historien et essayiste ; Prof. Elisabetta Sala, enseignant et écrivain ; Steven Mosher, président du Population Research Institute ; Prof. Amadeu Teixeira Fernandes, Georgetown University ; Alfonso Martone, CNR Italy.

 

Pas un seul évêque français parmi ces signataires

Dans 2020

la supplique à Dieu du président de Centrafrique

Le Mar 21 avr 2020

Bangui, 4 avril 2020

 

Mes Chers Compatriotes 

 

Le monde entier fait face à une grande pandémie qui défie toute intelligence humaine, appelée Coronavirus, de son nom scientifique Covid-19.

 Les médias nous rapportent quotidiennement que plus de la moitié de la population mondiale est confinée.

 On dénombre des dizaines de milliers de morts et de centaines de milliers de malades aujourd’hui.

 Le monde traverse en ce moment une vallée des larmes.

 Notre pays n’est pas en reste ; nous dénombrons 8 cas confirmés de contamination et plusieurs Compatriotes tués à l’étranger par le Covid-19. 

 Aucun plan de diagnostic et de traitement ne permet de limiter la propagation de la pandémie.

 Mais Dieu seul peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons.

 Dans des circonstances à la fois difficiles et éprouvantes, les enfants de Dieu devront s’approcher avec assurance du trône de grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce pour être secourus dans leurs besoins.

 Je rends donc grâce à Dieu qui a inspiré ses Serviteurs de la Plateforme des Confessions Religieuses et vous tous, filles et fils de la République Centrafricaine, à l’effet d’observer cette journée de jeûne et de prière. 

 Oui. Le Seigneur Dieu a déclaré que « Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays ».

 L’occasion nous est donnée aujourd’hui de nous repentir, de nous détourner de nos mauvaises voies, de demander le pardon de nos iniquités. 

Alors, Dieu exaucera nos prières et guérira notre pays de tous les maux qui le minent et de ce fléau qu’est le Covid-19. 

 Avec humilité et communion de cœurs,

 

Prions 

« Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob,

Père très Saint, je te bénis. 

 Je tourne ma face vers Toi, ô Seigneur Dieu,

 Toi qui m’as choisi pour présider à la destinée de la République Centrafricaine, ce beau pays.

 Toi qui veille sur l’accomplissement de tes promesses,

Toi qui gardes ton alliance et qui fait miséricorde à ceux qui t’aiment et qui observent tes commandements,

 Toi qui es omniscient, omniprésent et omnipotent,

 Nous sommes tous coupables Seigneur à cause de notre orgueil, de notre esprit rebelle, de notre méchanceté et des actes de violence dont nos mains sont coupables. 

 Nos mensonges, notre égoïsme et bien d’autres iniquités nous ont éloignés de Toi.

 Alors s’est répandue sur nous, de manière soudaine et inattendue, une grande calamité, le Covid-19. Il n’en est jamais arrivé de semblable dans le monde en général et dans notre pays, en particulier.

 Seigneur, à toi la justice et à nous la confusion.

J’implore ton pardon, ta miséricorde, ta bonté pour le peuple centrafricain, ton peuple, qui, comme les autres peuples du monde, traverse une période d’angoisse, de peur, de traumatisme, de drames, une période où cette grande pandémie, le Covid-19, sévit dans le monde entier.

 Je t’invoque, Père formidable, fidèle et merveilleux,

 Toi qui règnes en Maître absolu dans nos vies,

 Je te demande, Seigneur Dieu, de pardonner nos offenses, les offenses de ce monde, avec ses ruses, ses tentations, ses contradictions et ses problèmes. 

 Maintenant donc, ô notre Dieu, écoute ma prière et mes supplications, pour le peuple centrafricain.

 Seigneur, selon ta grande miséricorde et par pure grâce, détourne cette pandémie de notre pays ainsi que tous ses corolaires.

 Etends Ta main protectrice sur les Centrafricains et Centrafricains, partout où ils se trouvent dans le monde.

 Guéris le monde entier de ce fléau, selon la manière qui te convient.

 Je sais que Tu le feras, 

 Toi qui nous as permis de mettre sur pied une nouvelle République, 

 Toi qui nous as permis d’amorcer le développement de notre pays,

 Toi qui nous as permis de connaître le début d’une vraie paix, de retrouver une sécurité durable et d’amorcer une réconciliation sans faille.

 Je sais que tu ne nous délaisseras pas.

 Oui, Père, agit pour ta gloire selon ta grande miséricorde, et je sais que tu le feras.

 Mon Dieu, prête l’oreille et écoute. Ouvre les yeux et regarde les ruines du monde et la détresse de ton peuple.

 Fais briller ta face sur la République Centrafricaine et détruit le Covid-19 et tous les autres maux qui minent le développement de ce pays et la prospérité de ton peuple.

 Car ce n’est pas à cause de notre justice que nous te présentons nos supplications, c’est à cause de ta grande compassion, à cause de ton amour gratuit, sans limite, sans condition, le pardon même par essence.

 Je m’adresse aussi à Toi pour toutes ces multitudes de croyants de tous pays, de toutes nations, de toutes tribus, de toutes races, de toutes ethnies, de tout temps et de tous lieux.

 Père agit et ne tarde pas, ô mon Dieu. »

 Daigne bénir la République Centrafricaine et son Peuple !

Par le nom puissant de notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Faustin Archange Touadera, président de Centrafrique

 

 

Dans 2020

Le Gouvernement profite de la crise du Coronavirus pour étendre la culture de mort

Le Mar 21 avr 2020

Le Gouvernement profite de la crise du Coronavirus pour étendre la culture de mort

Madame, Monsieur,

La crise sanitaire que nous traversons ne peut justifier toutes les dérives mortifères. Au-delà de son amateurisme et de son manque d’anticipation, le Gouvernement profite de la période de confinement pour étendre encore davantage la culture de mort dans notre pays. Je tenais à vous en alerter !
Olivier Véran, Ministre de la Santé, a déclaré qu’il y avait en France « une réduction inquiétante du recours à l'IVG », et ajoute qu’'il est « hors de question que l'épidémie de Covid-19 restreigne le droit à l'avortement dans notre pays ». En d’autres termes, le Ministre veut s’assurer que l’avortement de masse et la destruction de vies humaines puissent continuer. 
Comment peut-on tenir de tels propos au moment où toute la France est mobilisée pour sauver des vies humaines des ravages du Covid-19 ?
Profitant de la crise et de l’inattention des Français légitimement préoccupés par la situation et ses conséquences, le Gouvernement vient de décréter, discrètement et sournoisement, un élargissement de l’avortement en étendant l’IVG médicamenteuse à domicile de 7 à 9 semaines (Arrêté Ministériel publié au Journal Officiel du 15 avril 2020).

Nous le dénonçons fortement, d’autant qu’aucun débat public ou parlementaire n’a eu lieu. Ce rallongement du délai d’avortement est d’autant plus grave qu’il représente un surcroît de danger vital pour la mère également.

Nous ne pouvons passer cela sous silence, a fortiori dans cette période de crise sanitaire du Coronavirus où les tentations et risques de dérives euthanasiques dans nos EHPAD commencent à poindre.
Le PCD est le seul mouvement politique à défendre à la Vie avec constance et cohérence ! Aidez-nous à avoir une voix plus forte pour dénoncer avec fracas les multiples attaques contre le respect de la Vie ! Nous y travaillerons sans relâche dans les prochaines semaines.

Comptez sur le Parti Chrétien-Démocrate pour ne rien lâcher et continuer à dénoncer avec force les attaques contre le respect de la vie et de la dignité humaine ! Soutenez notre action qui nécessite votre générosité! Un grand merci à vous et à bientôt,

Jean-Frédéric Poisson
Parti Chrétien-Démocrate (PCD) - 40 bis, avenue Foch 78120 Rambouillet
Nous contacter : contact@lepcd.fr
lepcd.fr

Dans 2019

présentation de Bernard Coste au lectorat et à l'acolytat

Le Lun 09 déc 2019

Présentation de Bernard Coste au Lectorat à l'Acolytat

 

Tout a commencé, comme à Cana, par la rencontre avec les époux Bernard et Marie-Madeleine.

C’est pourquoi dans mon discours  je m’adresse aujourd’hui encore à vous deux. Plus que jamais, je sais que vous ne souhaiteriez pas que soit séparé de vous celle à qui Dieu a uni pour toujours votre destin. En quittant cette terre depuis votre beau chalet familial de la Maure, Marie-Madeleine vous a laissé l’essentiel, encore mieux que le Sacrement de votre mariage, l’amour toujours vivant en votre cœur et celui de vos enfants.   

La célébration des obsèques de Marie-Madeleine, dans cette église, restera un moment rare dans ma vie de pasteur ainsi que pour notre communauté. Les obsèques de Marie-Madeleine ont elles été une séparation ? Non! Il s'agit  plutôt d'un accompagnement serein et paisible d’une épouse vers le Père tant aimé par vous deux, une onction d’espérance imprégnée dans la douceur d’une belle liturgie choisie par vous et vos enfants. 

Mais cet accompagnement n’est-il pas à double détente ?  Vous savez mieux que quiconque, Bernard, ainsi que vos enfants, à quel point Marie-Madeleine vous accompagne dans votre nouvelle vocation qu’elle avait pressentie. Et dans le même sens, l’amour consacré par l'eucharistie dont l’institution au Lectorat et à l’Acolytat va vous rapprocher d'elle aujourd’hui.

Tout naturellement, la première porte que vous aviez franchie dans notre communauté, fut celle du mariage avec Marie-Madeleine. Et puis ce fut celui de votre fils David avec Stéphanie le 12 juillet 2014, ici même, qui fut béni par le père trinitaire  Jean-Marc Carbonell. Enfin, il y eut votre implication décisive avec Marie-Madeleine, et spirituellement avec elle depuis la préparation au mariage des fiancés de notre communauté. Cette dernière fut renouvelée de fond en comble grâce à votre talent pour la plus grande joie de notre petite équipe et de son curé qui commençait à s’essouffler ! C’est en mettant votre expertise  professionnelle au service de la spiritualité nuptiale que notre pastorale de la préparation au mariage a été transfigurée en fidélisant des couples après leur mariage. Une mission, qui jusque là, semblait impossible à réaliser...

Je résumerai ainsi la mutation de votre mission  par ces trois lettres :  D comme déterminé, R comme rationnel et H comme humain.

Vous avez franchi les cinq portes à toute vie chrétienne comme les cinq essentiels définis par notre évêque qui est venu vous instituer pour le service de la Parole de Dieu et de l’Autel.

C’est ensuite la porte de la prière au sein de notre Conseil Pastoral où vous avez su nous aider à la mettre au centre de notre activité pastorale. Plus particulièrement, vous avez réussi à l’occasion de cette rentrée pastorale, ce que nous n’étions jamais parvenu à réaliser auparavant, en mettant en place une session d’une journée dédiée au silence, à la lecture aimante et priante de la Parole de Dieu, appelée Lectio divina, au couvent de Faucon.

La porte de la vie fraternelle et du service de la charité a été aussi franchie à travers votre engagement discret et  efficace dans le cadre de l’équipe du Secours Catholique. C'est une petite porte latérale ouverte aux pauvres et aux petits qui n’osent pas toujours franchir la grande porte de l’Eglise. Ils viennent frapper timidement à cette porte du Point Echange. Ce dernier a été mis en place par notre soeur Marie-Thèrèse qui a trouvé en vous une pièce maitresse de ce dispositif de la charité fraternelle offerte à tous. 

La porte de la formation, vous l'approfondissez au séminaire d’Aix en Provence dans le cadre de votre préparation au Diaconat en vue du Sacerdoce.

Tout cela en vue de franchir cette belle porte de l’annonce de l’Evangile qui est votre véritable passion mise au service de l’amour chrétien, appelé charité dans l’Evangile.

 

Merci, cher Bernard, pour votre bel engagement qui, non seulement nous inspire, mais nous aspire vers le Très Haut...  

 

discours prononcé par François Marot, chanoine et curé de Barcelonnette 

Dans 2019

la messe perpétuelle : une apocalypse de l'amour

Le Jeu 05 déc 2019

 LA MESSE PERPETUELLE  : UNE APOCALYPSE DE L’AMOUR PAR FRANCOIS MAROT

 

 

Le message transmis par le Sacré Coeur à Claire Ferchaud, mystique poitevine du siècle dernier, décédée en 1972,  a connu un engouement à l’époque de la guerre 1914-1918 ; accompagnée qu’elle fut alors de son évêque,  elle avait en effet rencontré en 1917  le Président Raymond Poincaré  afin de lui transmettre cette demande du Christ d’apposer  le Sacré-Cœur sur le drapeau de la France. Ce qui devait manifester l’Amour de Jésus pour notre Patrie en particulier et pour de surcroît procurer une Paix véritable et pérenne pour le monde alors déchiré par la grande guerre. Claire n’obtient alors qu’une fin de non recevoir de la part des autorités civiles et militaires, à l’exception toutefois du maréchal Foch qui à titre privé consacra ses troupes au Sacré Cœur. Plus grave encore, en 1920  ce fut au tour des autorités religieuses  de porter un coup d’arrêt, lorsque l’Église depuis Rome demanda à Claire de garder le silence au sujet des  faits de Loublande. Elle  répondit à cette demande, comme d’ailleurs aux diverses exigences de l’autorité religieuse la concernant,  par une parfaite obéissance, et ceci jusqu’à sa mort. La personne de Claire Ferchaud  est aujourd’hui redécouverte, surtout par rapport au cœur du message qu’elle a porté toute sa vie : la demande du Sacré Cœur de la célébration ininterrompue, au nom du Saint-Père,  d’une Messe Perpétuelle dans un Temple grandiose sur la colline des Rinfillières à Loublande, en Vendée.  Cette demande faite à l’Eglise, et que Claire a toujours eu le souci de transmettre à ses évêques successifs et aux différents papes, avait enthousiasmé en leur temps ses deux premiers évêques tout d’abord  (Mgr Humbrecht puis Mgr de Durfort) et aussi le pape Pie XI et surtout Pie XII qui s’était alors exclamé : «  Quel beau, quel grand projet ! Nous allons l’étudier nous-mêmes très volontiers » Tandis que Paul VI,  le dernier pape ayant eu connaissance du message de Claire concernant la Messe Perpétuelle, lui demanda de renoncer à son projet ; ce à quoi elle répondit encore par une parfaite obéissance tout en annonçant qu’un jour ce message sortirait de terre pour une véritable résurrection de notre monde exsangue ;  l’Eglise faisant alors de la Messe Perpétuelle son projet à elle. En attendant, la chapelle du Sacré Cœur à Loublande,  érigée canoniquement en oratoire public et ouverte au culte catholique depuis 1964, reçoit les fidèles et tous les prêtres qui souhaitent y célébrer la sainte Messe. D’ailleurs l’archevêque du diocèse de Poitiers, dont dépend la paroisse de Loublande,  participe lui aussi  à une journée de spiritualité, par une conférence spirituelle et par la célébration dans cette chapelle de la sainte Messe. Cette participation de l’archevêque s’inscrivant dans le cadre d’un Triduum qui rassemble annuellement depuis dix ans de nombreux pèlerins ainsi que des prêtres, séculiers et religieux,  et des séminaristes. Le sommet de ce Triduum étant constitué par la célébration de messes successives, depuis le crépuscule jusqu’à l’aube. Cette célébration se présentant comme une humble anticipation et surtout comme une grande supplication pour que l’Eglise accueille enfin cet immense projet qui portera à un sommet d’apothéose le mystère eucharistique.       

 

Quel est l’intérêt de la messe perpétuelle demandé par le Christ à Claire ? Le père Guibert explique dans sa préface que depuis son passage à Loublande, il a compris que la Messe Perpétuelle était une sorte de « ruse » du Ciel pour les temps qui viennent. En effet, dit-il, lorsque toutes nos entreprises apostoliques seront bien mises à mal, nous serons mieux à même de comprendre à quel point l’œuvre de la Messe Perpétuelle constituera comme le socle de la nouvelle évangélisation ;  L’Eucharistie étant la source et le sommet de toute évangélisation, selon l’enseignement du Concile Vatican II (P.O. 5). (…) : « Rien ne saurait être plus agréable à Dieu que l’institution de la Messe perpétuelle », disait pour sa part le Padre Pio, quand il en prit connaissance ; lui qui n’aurait jamais voulu descendre de l’autel, afin que jamais l’Amour ne cessât, comprit immédiatement tout l’enjeu de l’honneur rendu à Dieu par cette façon de célébrer la sainte Messe.  

 

 Dans cet ouvrage, l’auteur montre comment la ferveur des Pères de l’Eglise et des saints de tous les temps, ainsi que la science des théologiens, et l’assurance du Magistère ont permis à la messe de se déployer doctrinalement et liturgiquement au fil des siècles dans le sens d’une exaltation progressive du mystère de la foi par excellence, sans jamais toutefois opérer de rupture. Il enrichit cette approche par une immersion mystique dans la participation active à la Messe d’une  Thérèse de l’Enfant-Jésus, cette femme eucharistique, d’un  Padre Pio - qui jamais n’aurait voulu descendre de l’autel ! -  et d’un Charles de Foucault pour enfin arriver à Claire Ferchaud dont la participation au mystère eucharistique atteint une profondeur inégalée à ce jour. Il ne manque pas non plus de répondre à certaines objections, tout à fait légitimes d’ailleurs,  sur l’opportunité de l’institution de cette messe perpétuelle, ainsi que sur sa réalisation concrète.

 

Le père  François Marot est prêtre du diocèse de Digne depuis 1982. Il est curé de paroisse et aumônier des jeunes - Scouts et Guides de France, JMJ, et aussi GGG du PéléVTT-04 etc.  – Chaque année il participe activement, pendant ses congés annuels,  à l’organisation d’un Triduum à Loublande, constitué par trois jours de pèlerinage, par une présentation des textes écrits par Claire Ferchaud, par pure obéissance d’ailleurs  à la demande expresse du Sacré Cœur, et enfin par une nuit de messes successives célébrées, selon les différentes formes,  par une douzaine de prêtres venus de toute la France et même de l’étranger. Ce triduum ouvert à tous : familles, séminaristes, religieux, religieuses et prêtres, existe depuis dix ans  maintenant. Le prochain  Triduum que le père Marot organisera en lien avec les petites sœurs de Claire Ferchaud et toute une équipe de volontaires, amis de l’œuvre,  aura lieu en août 2020.  Ce sera donc dans la nuit du dimanche 23 août jusqu’au lever du jour le lundi 24 août que les messes seront célébrées sans interruption sur les quatre autels, aux quatre points cardinaux, au pied de la Grande Croix des Rinfillières

 

Points forts :

  • Un ouvrage complet pour renouveler sa ferveur vis-à-vis de sa participation active à lamesse, dès maintenant à l’image de Claire Ferchaud et dans la perspective de la Messe Perpétuelle à venir.
  • Un ouvrage qui s’appuie sur le développement doctrinal et mystique de la messe depuis les Apôtres jusqu’à nos jours, avec toujours en point de mire,cette Messe Perpétuelle qui constituera comme une apothéose aux yeux du monde entier !
  • Et aussi une mise au point à propos du caractère homogène du Mouvement Liturgique depuis l’origine jusqu’à nos jours,avec l’évocation circonstanciée de l’intérêt de la  Messe Perpétuelle qui en constituera le parfait épanouissement.

Pierre Téqui éditeur

 

Dans 2019

le célibat sacerdotal en question

Le Mar 26 nov 2019

Le célibat sacerdotal en question

Une tradition remontant aux Apôtres ?  

On a parfois coutume de dire que c’est l’Eglise latine d’Occident qui, de façon arbitraire et très tardivement, lors du deuxième Concile du Latran en 1139, a fait une obligation du célibat pour les prêtres. Le célibat sacerdotal aurait donc une origine tardive et serait une «  invention » médiévale imaginée dans un contexte fortement clérical ; tandis que jusque là, et depuis les Apôtres, dont certains étaient d’ailleurs mariés (St Pierre par exemple dont Jésus a guéri la belle-mère), l’Eglise n’avait jamais interdit le mariage à ses prêtres. Pour preuve le fait qu’aujourd’hui encore dans l’Eglise d’Orient unie à Rome, appelée aussi Eglise

« uniate », un homme marié peut être ordonné prêtre. C’est le cas actuellement par exemple au Liban dans les églises maronites ou melchites.  Il faut néanmoins noter que, dans cette tradition, un célibataire dès lors qu’il est ordonné prêtre ne peut plus se marier;  l’ordination fixant pour toujours l’homme dans la situation où il était au moment de son ordination. Les séminaristes orientaux sont donc invités à faire leur choix de vie avant l’ordination. De la même façon un prêtre veuf ne pourra pas non plus se remarier. Il faut enfin savoir que les évêques orientaux sont toujours choisis parmi les prêtres qui ont fait le choix du célibat. A verser également dans ce dossier l’accueil, dans l’Eglise catholique, des prêtres anglicans déjà mariés. Tout récemment un nombre important de prêtres ordonnés dans l’anglicanisme – avec de nombreux laïcs d’ailleurs, soit 400.000 personnes en tout !  -  ont demandé à revenir dans le sein de l’Eglise catholique dont ils étaient séparés depuis Henri VIII. Ils seront réintégrés comme prêtres dans la situation où ils sont, soit mariés, soit célibataires. Donc la situation de l’Eglise uniate et celle des anglicans réintégrés nous permettent ce premier état des lieux :

1° Le Sacerdoce n’est pas incompatible en soi avec le fait d’être marié

 2° La tradition orientale, même si elle ordonne des hommes mariés, indique néanmoins une prédilection pour le  célibat puisque ses évêques sont toujours choisis parmi les prêtres ayant choisi le célibat ; ces derniers sont d’ailleurs en proportion plus importants. Actuellement au Liban les prêtres célibataires sont plus de la moitié.                                                       

3° Il est vrai que le Code « civil » de l’empereur d’Orient Justinien en 533 obligea l’Eglise d’Orient à choisir les évêques parmi les moines célibataires - sans héritiers ! – afin de ne pas aliéner les biens d’Eglise qui constituaient la ressource principale de l’empire byzantin. Preuve que la tradition ne devait pas toujours être respectée et que certains évêques devaient être mariés.  Mais il n’empêche que cette sombre et vénale interférence du pouvoir civil ne constitue pas en elle-même la raison théologique profonde de ce choix qui existait antérieurement.  Pour preuve c’est que cette tradition de célibat épiscopal perdure encore aujourd’hui en Orient, alors que la situation financière des évêchés n’a plus rien à voir avec celle de l’époque. La raison est donc bien plus profonde. Le Pape Paul VI fera d’ailleurs remarquer que l’Orient conserve le principe traditionnel pour les évêques et les ordonnés célibataires. Il y a donc une tradition vivante remontant aux origines, liant sacerdoce et virginité, tradition qui inspire ce choix depuis toujours, tant en Orient que dans l’Eglise latine.  Force est de constater néanmoins que cette tradition demeure intacte dans la seule l’Eglise latine, dans laquelle seuls les célibataires sont ordonnés ; tandis qu’on note un certain fléchissement en Orient. Le fameux concile non œcuménique  In Trullo  de 692, convoqué par l’Empereur byzantin Justinien II et invalidé par le pape Saint Serge, à cause d’un rejet certain de la discipline latine, n’est certainement pas étranger à ce fléchissement. Cette mentalité anti-latine de Byzance aboutira, comme on le sait quelques siècles plus tard au grand schisme d’Orient qui prive depuis trop longtemps l’Eglise de « respirer avec ses deux poumons », selon la belle expression de Jean-Paul II

Une tradition ininterrompue dans l’Eglise latine     

Voyons donc maintenant comment cette tradition a été vécue dans l’Eglise latine précisément :

Il est vrai que, aux origines,  l’Eglise n’a pas formulé de loi canonique sur le célibat des prêtres ; mais il n’en reste pas moins vrai qu’une tradition vivante, ferme et constante, remontant aux Apôtres eux-mêmes,  demande aux clercs déjà mariés d’observer la continence parfaite à partir de leur ordination. La raison ? Essentiellement la conformation de tout prêtre au Christ-Prêtre qui était effectivement célibataire.  Une encyclique du pape  Paul VI « Sacerdotalis coelibatus » de 1967   rappelle cette antique tradition : « Jésus a invité les Apôtres à un titre très spécial à vivre ce renoncement dans le célibat pour le Royaume ; même les Apôtres déjà mariés, comme Pierre, ont été invités à vivre librement la continence parfaite » Le Pape ne fait en effet que reprendre des enseignements séculaires de l’Eglise, comme celui du Concile d’Elvire de l’an 300 qui, faisant allusion aux nombreux évêques, prêtres et diacres mariés au cours des premiers siècles, rappelle la tradition des origines qui est la continence parfaite. Le Concile de Carthage de l’an 390 rappellera aussi qu’il s’agit bien d’une tradition vivante remontant aux Apôtres. Ces rappels insistants et récurrents montrent bien que cette tradition ne devait pas toujours être respectée dans les faits et qu’elle devait déjà poser questions à certains, comme c’est le cas encore aujourd’hui ! ( cf. le Synode d’Amazonie ! )

Mais revenons précisément au fameux Concile du Latran si souvent évoqué pour fonder cette soi-disant tradition arbitraire et tardive du célibat sacerdotal. Soyons clair, ce concile n’édicte aucune loi concernant le célibat sacerdotal, la tradition vivante multi séculaire étant supposée connue, mais il intervient, dans la lignée de cette tradition et des conciles précédents, en rappelant la nullité canonique du mariage d’un clerc déjà ordonné. Donc on voit bien que l’argument qui consiste à dire que la première loi concernant l’obligation du célibat pour les prêtres ne se situerait  qu’à partir de ce concile du LATRAN II  de 1139  ne tient pas. Le concile du Latran II ne fait que rappeler la tradition séculaire des origines et il la confirme par une promulgation canonique d’invalidité d’un mariage survenant après une ordination sacerdotale. 

En conclusion de cette brève enquête historique on peut dire que, conscient d’être ancré sur une tradition venue des Apôtres, vécue et magnifiée par les Pères (St Grégoire le Grand, St jean Chrysostome, St Grégoire de Nazianze etc.), le prêtre d’aujourd’hui peut vivre son célibat dans la joie et la liberté de la vérité ; et le vivre non pas comme une sorte d’amputation affective, mais au contraire comme la source d’un Amour qui rayonne. « Le Sacerdoce, disait le saint curé d’Ars, c’est l’amour du cœur de Jésus ».  Le cœur du prêtre est en effet uni au Cœur Sacré du Prêtre par excellence qu’est Jésus. Par son amour exclusif et pur il vient ainsi révéler aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui, mariés ou célibataires, le sens profond de l’amour humain et chrétien. La raison ultime et profonde du célibat sacerdotal c’est l’union et la conformité du prêtre à la Personne du Christ.

Là est le cœur de toute la question que nous allons développer maintenant sur le plan spirituel et proprement mystique :  

 

Les Raisons spirituelles et mystiques du célibat sacerdotal

La virginité pour le Royaume est inscrite dans l’Evangile et a été recueillie par St Mathieu de la bouche même du Sauveur (Mathieu 19, 12) : «  Il y a des eunuques qui se sont rendus tels en vue du Royaume des Cieux. Comprenne qui pourra ! »  C’est un trésor évangélique qui a été  choisi librement tout d’abord par certains membres des premières communautés chrétiennes  (c’est l’origine de la vie religieuse) et aussi par les Apôtres eux-mêmes et leurs successeurs, comme lié obligatoirement à leur sacerdoce. Il y a des raisons spirituelles à ce lien qu’il nous faut maintenant pour ainsi dire contempler. La raison essentielle c’est le Christ lui-même à qui est identifié le prêtre de la Nouvelle Alliance. La nouveauté radicale de cet état de vie par rapport au judaïsme pour qui le célibat est blasphématoire,  s’origine dans le  Christ qui vient « faire toutes choses nouvelles » (Apocalypse 21, 5)) La nouveauté c’est l’Incarnation :   Dieu s’est fait homme en effet pour que l’humanité sujette au péché et à la mort soit régénérée, et que par une nouvelle naissance (Jean 3, 7)  elle puisse entrer dans le Royaume des cieux. Jésus, par son sacerdoce, vient réaliser cette création nouvelle ;  il vient accomplir une forme nouvelle de Vie, sublime et divine :         «  Voici que je fais toutes choses nouvelles ».  Le mariage naturel béni par Dieu dès la Genèse fut en effet blessé par le péché (Genèse 3, 16). Et c’est le Christ qui par sa Passion va sauver l’amour, en particulier l’amour matrimonial, et l’élever à la dignité de sacrement. Mais le Christ, Médiateur d’une Alliance plus haute encore (Hébreux 8, 6) a ouvert un autre chemin par lequel une personne humaine est invitée librement à s’attacher totalement et directement à Lui. Elle sera dès lors exclusivement préoccupée de Lui et de ce qui le concerne comme Sauveur, manifestant de façon plus claire et plus complète la réalité profondément novatrice de la Nouvelle Alliance. C’est ce que Jésus appelle « devenir volontairement eunuque pour le Royaume »  (Mathieu 19, 12)

 En pleine harmonie avec cette mission, le Christ est resté lui-même durant toute sa vie dans l’état de virginité, qui signifie son dévouement total au service de Dieu et des hommes. De cela découle pour les prêtres, ministres du Salut en Jésus-Christ, le don du célibat sacré comme configuration plus complète avec le Seigneur Jésus.                                                                                                     

 

Dimension ecclésiale du célibat sacerdotal

Le célibat sacerdotal revêt de plus une dimension ecclésiologique. Comme le Christ, le prêtre est aussi l’Epoux mystique de l’Eglise. Il aime l’Eglise d’un amour exclusif. Il jouit ainsi d’une ample liberté spirituelle pour se placer au service aimant et total de tous les hommes sans distinction. Avant d’être une disposition canonique le célibat est un don de Dieu à son Eglise. Avec son  sensus fidei ( sens surnaturel venant de sa Foi)   le peuple de Dieu a toujours rendu grâce pour ce don. Le choix du célibat de l’Eglise catholique de rite latin s’est développé, depuis les temps apostoliques, précisément dans la ligne de la relation du prêtre avec son Seigneur, gardant devant les yeux comme grande icône ce Jésus s’adressant ainsi à Pierre : « M’aimes-tu plus que ceux-ci ? » (Jean21, 16) A cette question fondamentale du Christ la réponse libre du candidat au sacerdoce ne peut être que le don total de sa vie. C’est pourquoi le séminaire doit être avant tout une véritable école d’Amour du Christ. Le sacerdoce n’est autre qu’une vie intimement unie à Jésus-Christ : « Le sacerdoce c’est l’amour du cœur de Jésus » dit le curé d’Ars. On ne peut donner une meilleure définition !          Il y a donc bien un caractère nuptial du célibat sacerdotal en raison du rapport entre le Christ et l’Eglise son épouse : « Voici les noces de l’Agneau et son épouse s’est faite belle » (Apocalypse 19, 7) 

Il reste qu’à toutes époques, y compris bien sûr la nôtre, le célibat pour le Royaume n’est pas toujours compris ni même accepté. Jésus avait prévenu ses amis : « Tous ne comprennent pas ce langage, mais ceux-là seuls à qui cela est donné » (Mathieu 19, 11)                       

 

Dimension eschatologique du célibat sacerdotal

Le célibat a aussi une dimension eschatologique qui renvoie au mystère de la Résurrection et de la Vie éternelle. Tandis que le mariage enracine l’Eglise dans le présent, la plongeant totalement dans l’ordre terrestre, qui devient ainsi lui-même lieu de sanctification possible, la virginité renvoie immédiatement à l’avenir, à la perfection intégrale de la création, qui ne sera réalisée pleinement qu’à la fin des temps. Le célibat pour le Royaume, tant pour les prêtres que pour les personnes consacrées d’ailleurs (religieux, religieuses et laïcs consacrés) est donc prophétique de la création nouvelle pleinement réalisée dans le Ciel où « on ne prendra ni épouse, ni époux, mais où l’on sera comme des anges de Dieu » (Luc 20, 35)                                                                                              

 

L’épanouissant célibat sacerdotal

Le célibat est enfin une obligation heureuse, un besoin de vivre avec le Christ qui ne signifie en aucun cas de devoir être privé d’amour, mais au contraire de se laisser gagner par la passion pour Dieu et, grâce à une présence plus intime à ses côtés, à servir également les hommes.         

 On comprend mieux maintenant pourquoi existe cette pérennité de la discipline du célibat pour les évêques et la grande majorité des prêtres dans l’Eglise catholique, tant d’Orient que d’Occident. En dépit des violents séismes qui ont tenté à différentes époques – y compris la nôtre ! – d’ébranler cette discipline, l’Eglise a toujours su résister avec ce que d’aucuns nomment un entêtement ! Mais nous savons que cette résistance du Magistère n’a rien à voir avec l’opiniâtreté et qu’elle s’explique uniquement par l’ancrage de cette tradition sur le roc des Apôtres. C’est l’argument de la tradition apostolique qui est toujours ultime et définitif dans l’Eglise – même chose pour la question de l’ordination des femmes, de l’indissolubilité du mariage etc. –

Comme le disait St Augustin :

«  Ce que les Apôtres ont enseigné faisons en sorte nous aussi de l’observer »

 

François Marot

 

 

 

Dans 2019

le dialogue interreligieux prêté à Saint François d'Assise lors de sa rencontre avec le Sultan est une fiction

Le Lun 28 oct 2019

Certes, historiquement, François d’Assise est allé parler avec le Sultan Al Malik al Kamil en 1219, en pleine guerre entre chrétiens et Sarrazins. Il a fait cette démarche courageuse avec beaucoup de foi, mais il l’a forcément effectuée à la manière de son temps, et non pas avec les critères de notre époque postmoderne et laïciste. Voyant les désastres de la dhimmitude gagner partout du terrain, François n’est certainement pas le naïf islamophile auquel on veut nous faire croire, à l’ère d’un dialogue interreligieux donnant la première place à l’islam.

Ce qui est certain, c’est la détermination de François d’Assise pour tenter de convaincre le Sultan d’abandonner la mainmise islamique sur les lieux saints et de stopper la férocité infligée partout aux malheureux habitants des régions où vivaient des chrétiens autochtones ou venus d’Occident en renfort (croisés). Car partout les invasions musulmanes s’accompagnaient de massacres, de pillages et de destructions, et elles ont causé des dégâts considérables. François d’Assise étant spirituellement attentif à ceux qui souffrent, il s’est donc lancé dans une tentative risquée de pacification pour stopper les horreurs du conflit islam-occident. En effet, n’oublions pas que les croisades n’avaient dès le départ rien d’une guerre coloniale. Suite à l’occupation violente des terres juives et chrétiennes par les musulmans, à la conquête des lieux saints, et aux enlèvements contre rançons, elles répondaient à un besoin d’autodéfense tout à fait légitime, même s’il faut clairement déplorer les dérapages sanglants collatéraux qui ont suivi, commis surtout par des aventuriers et des notables déchus prêts à tout et infiltrés dans ces convois armés.

En prenant cette initiative, François d’Assise sait pertinemment que le tombeau du Christ à Jérusalem a été réduit en poussière par le sultan Al Hakim en 1009, qu’églises et synagogues ont été peu à peu détruites par les musulmans en Terre sainte. Il va donc à la rencontre d’Al Malik al Kamil en sachant que ce ne sera ni pour l’en féliciter, ni pour une gentille discussion autour d’une tasse de thé à la menthe. Le seul récit détaillé que nous possédions sur cet épisode est signé de Saint Bonaventure : un écrit qui se veut surtout une épopée à la gloire de François, aux accents fortement légendaires, avec des embellissements  apologétiques évidents. Par exemple, il est écrit qu’à la fin de l’épisode, le sultan veut devenir chrétien, ce qui est trop beau pour être vrai et totalement invraisemblable!

Mais à quelles réalités factuelles correspond cette démarche aventureuse de François auprès du Sultan ?  Pourquoi s’ingénie-t-on habituellement à en faire un exemple de « dialogue islamo-chrétien », au sens moderne… D’abord, même si l’on s’en tient au récit de St Bonaventure, ce ne semble pas être le cas, car François et son compagnon de route s’attendent explicitement à être parmi les musulmans « comme des brebis au milieu des loups » (sic). Il n’est donc pas question de paisibles discussions philosophiques ou de simple partage de connaissances métaphysiques avec les mahométans.

D’ailleurs, à leur arrivée, les deux routards se font « saisir brutalement par les Sarrazins avec haine et cruauté, injurier, rouer de coups ». En réalité, François vient annoncer au chef politico-religieux que la seule vraie voie de salut est celle du Christ, en raison de l’attitude pacifique et respectueuse qu’il demande à ses disciples. François lui annonce même le Dieu unique et trinitaire, c’est-à-dire que le Christ est expression vivante de l’amour divin incarné sur terre. Bonaventure insiste dans son récit : François invite le Sultan à se convertir à cette vision-là de l’humain, lui et son peuple, car seul Jésus et son enseignement peuvent sauver du gouffre de l’iniquité et du malheur.

Le récit de Bonaventure ajoute encore un passage où François propose au Sultan de témoigner devant lui de sa sincérité par l’épreuve du feu, mais ce n’est là qu’un ajout inspiré de la Bible, évoquant la période des persécutions par Antiochus Epiphane en Israël, où les croyants au vrai Dieu l’ont emporté sur la dictature païenne(épisode des maccabîm). Le texte précise aussi que finalement, en le laissant partir, le Sultan propose à François des dons pour ses pauvres, mais celui-ci refuse, « parce qu’il ne décèle pas en lui les racines authentiques de la vraie foi ».

Conclusion : où voit-on, dans cette séquence, la moindre trace de ce que l’on désigne aujourd’hui par « dialogue islamo-chrétien » ? François a-t-il posé une seule question sur l’islam et ses merveilles ? Non. A-t-il manifesté la moindre estime pour cette religion ? Non.

Logique à l’égard de sa foi humaniste, il a certes exprimé du respect devant la personne du sultan, mais à aucun moment il n’a porté d’appréciation positive sur la foi mahométane elle-même. Il était si persuadé que c’était une impasse découlant d’un culte sanguinaire – aux effets visibles partout – qu’il lui a ouvertement proposé la voie pacifiante de la posture évangélique !

Contrairement aux chantres actuels du pseudo « dialogue », François n’attend rien de l’islam, il sait quelles sont les réalités de cette religion en amont et en aval. Il tient certes à respecter les personnes, mais il n’entretient au-delà de cela aucune illusion tendant à faire croire que le coran apporterait quoi que ce soit de nouveau ou de créatif à ceux qui ont en mains la tradition biblique et ses riches expériences humaines. Le coran ne revêt aucun caractère sacré pour les chrétiens, la révélation étant close à la mort du dernier apôtre. Contemporain de François d’Assise, le pape Innocent III déclare : « l’amour du prochain oblige les chrétiens à libérer les milliers de frères et de sœurs livrés à la merci des Sarrazins, écrasés et peinant sous le joug du plus sévère esclavage ! ».

Dans le même esprit, et au-delà des formules de courtoisie, le pape François tiendra lui aussi un langage de vérité en mettant logiquement  l’accent sur la paix, le respect mutuel, la promotion des droits de l’homme. Il rappellera à maintes reprises qu’aucune religion digne de ce nom n’a le droit de massacrer « au nom de Dieu ». C’est à une éthique de respect qu’il appellera les responsables musulmans qui oppriment les croyants de l’alliance dans les territoires soumis aux lois de l’islamisation. Ce qui ne doit pas empêcher les chrétiens d’offrir la voie des valeurs judéo-chrétiennes aux adeptes du coran, de façon libre et lucide,  comme l’a fait sans crainte et sans aucune servilité François d’Assise.

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.